Je suis persuadé que ce qui s’est déroulé à Douala entre hier et aujourd’hui a fait l’objet de discussions singulières du côté de la capitale politique. Et généreux comme d’habitude, je vous dévoile un aperçu desdites discussions.
Petites précisions :
1- Parce que je vends des œufs, je ne cherche pas la bagarre.
2- Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence
3- Mon compte a été piraté
Noé, à l’assistance :
Chers frères et sœurs du Renouveau, la situation est grave. Le leader du MRC est en route pour Douala. Il y va pour une supposée séance de dédicaces, et…
Marie : Ne me dis pas que c’est pour cela que tu nous a tous réunis ici. Je n’y vois rien de bien grave. Il a organisé une séance de dédicace ici à Yaoundé quelques jours plus tôt, dans une tranquillité absolue.
Ernest : Ma tendre amie Marie, j’ose croire que tu t’es réveillée en urgence, et que tu n’as pas encore totalement recouvré ta lucidité. Comment peux-tu faire de telles analogies entre Douala et Yaoundé ? Ignores-tu la particularité de Douala dans la vie de notre pays ? Ne sais-tu pas qu’il s’agit de la ville rebelle par excellence ?
Zachée : Je suis d’accord avec Ernest. N’oublions pas que le MRC nous a largement battus à Douala durant la présidentielle de 2018. Heureusement que nos compatriotes ne croient pas au vote, et que beaucoup se sont abstenus. Autrement, l’humiliation aurait été totale.
Jean : Zachée, tu comptabiliseras bientôt 17 ans au gouvernement, mais tu dramatises toujours autant les choses. Détends-toi. La présidentielle est derrière nous, et il ne s’agit que d’une rencontre littéraire. Quelques-uns essaieront de politiser ce rendez-vous, mais ce sera sans conséquence.
Marie : Enfin des paroles sensées. La situation est déjà tendue au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, Boko Haram nous balafre au Nord, l’instabilité de la Centrafrique nous secoue à l’Est, et vous pensez qu’il est vraiment opportun de militariser Douala pour une séance de dédicace ? Cessons de donner autant d’importance à un parti sans élus, nous avons mieux à faire.
Ernest : Marie, tu étais très proche de Maurice pendant son séjour au gouvernement. Et je crois savoir que malgré sa démission, vous avez conservé de très bons rapports. Fais attention à tes fréquentations. Tu es au bord du délire !
Jean : Ernest, ton propos n’a aucune pertinence, et tu nous éloignes du sujet. Tu sais très bien que prendre le parti de la répression entraînera une paralysie au moins partielle des activités économiques et de la mobilité urbaine. Et qui crois-tu que le peuple tiendra responsable de tels désagréments ? Un universitaire qui venu parler de ses ouvrages ? Ou un État policier ?
Zaché : Cet épisode sera oublié dans quelques jours. Tu sais bien que nos concitoyens n’ont aucune mémoire. Mais imagine donc que la prétendue séance de dédicace se transforme en meeting politique, puis en marche de contestation du pouvoir … qui en endossera la responsabilité face au grand patron ? Toi ?
Jean : ….
Zachée : Et toi, Marie ?
Marie : …
Zachée : C’est bien ce que je pensais.
Noé : Moi, je n’ai qu’une chose à dire : soyons sages, les amis ; le remaniement peut nous surprendre à tout moment.